La sape de la vie culturelle et démocratique à bas bruit
Elle se développe tranquillement, gentiment. Même pas deux ans de mandat, et nous avons un maire bien installé dans des relations sélectives.
Tout d’abord cette délibération du 28 septembre qui classe les associations en trois catégories pour l’occupation des salles de la ville :
1-celles dite “régulières” (tout en confessant qu’il n’existe aucune convention) : elles bénéficient d’une occupation régulière parce que leurs activités sont reconnues comme telles. L’occupation est totalement gratuite, on s’en félicite, la vie associative est possible parce que des moyens lui sont accordés.
2-celles dites “occasionnelles” : dorénavant, la première location sera gratuite dans l’année, la seconde sera payante. Le premier prix de location étant de 100 € (salle des Faucons), ça va taper dans le porte-monnaie de ces associations de bénévoles chabeuillois, qui payent déjà via leurs impôts fonciers l’entretien de ces salles. Il faudra donc payer deux fois à présent : les impôts et les redevances d’occupation des salles. D’autant que 100 €, c’est bien plus que le coût réel du service de location. La commune se ferait-elle de l’argent sur le dos des chabeuillois (outre l’augmentation de la cantine déjà signalée)?
Cette nouvelle règle est peu favorable aux associations dites “occasionnelles”.
D’autant que la délibération a oublié de citer les associations de parents d’élèves, vont-elles devoir payer à leur tour ? Ça n'est pas très clair.
3-les associations dites “politiques” qui se retrouvent classées avec les associations cultuelles et les entreprises.
Pour ce groupe fourre-tout, la location est payante dès la première utilisation.
Pour les entreprises et cultes, c’est normal, c’est imposé par la loi, afin que cela ne constitue pas un don gratuit.
En revanche, qu'est ce qu’une association loi 1901 dite “à caractère politique" ? Un parti, on le sait vaguement depuis la loi du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique. Il se caractérise par l’aide publique et l’obligation de dépôt des comptes auprès de CNCCFP (commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques). Mais une association à caractère politique? Qu’est-ce?
Et surtout, pourquoi cet acharnement à empêcher des réunions politiques ? Le maire sait parfaitement que payer 100 € est au-dessus des moyens des bénévoles. Cela revient ainsi à brider l’expression de l’opposition.
On découvre en passant que certaines salles sont payantes (Faucons, Centre culturel), d’autres non (Oroeil, Parlanges, les Bérards, Cuminal)… ce qui permettra de contourner les règles exprimées ci-dessus en fonction des associations. C’est la porte ouverte à l’arbitraire.
Dans le même temps, on assiste à un grand coup de balai de certaines associations de Chabeuil.
Ainsi, d‘anciennes associations, ayant largement œuvré pour le rayonnement culturel de Chabeuil, se retrouvent poussées dehors. Environnementales, culturelles, elles ne figurent manifestement pas dans les priorités du maire.
Les voilà réduites à se trouver des solutions extérieures. Et Chabeuil voit ainsi partir celles et ceux qui ont fait la réputation et l’attractivité de notre ville.
Le sport est heureusement épargné… (pour combien de temps) ?
Nous ne citerons pas les associations concernées, qui craignent un peu pour leur avenir.
Une information plus précise toutefois : la foire aux livres d’Amnesty International devait se tenir à Chabeuil, la mairie avait donné son accord… pour finalement opposer un refus et mettre une autre manifestation à la place (on ne la nommera pas, ils ne sont pas responsables de cette situation).
Cet événément existait tous les 2 ans à Chabeuil, depuis 18 ans, attirait du monde et participait à la solidarité, à l’économie solidaire et à l’accès à la culture.
Beauvallon en profitera mais c’est une perte pour Chabeuil.
Finalement, la politique entreprise sous le précédent mandat par l’adjoint aux associations se poursuit sous le nouveau mandat. On n’en sera pas étonné, l’ancien adjoint n’est autre que le maire actuel.
L'Écho-citoyen continuera de dénoncer ces faits, qui mettent notre vie associative et le rayonnement de la ville en péril.