A Chabeuil, le sécuritaire au détriment de l’éducation
A l’heure où on se pose beaucoup de questions sur l’autorité de l’Etat mais aussi sur la nécessaire éducation de la jeunesse, la politique de la commune semble désormais univoque.
C’est bien dommage, parce que les communes, par les compétences qui leur sont conférées par la loi, sont plus amenées à travailler sur l’éducation et la scolarité que sur la sécurité. Évidemment, il faut travailler sur le temps long, c’est moins porteur, moins vendeur, moins photogénique.
1-Au moment des vacances, annonce est faite de l’augmentation des prix de la cantine
Le moment est bien choisi pour informer les familles que la cantine augmenterait de 5% à la rentrée... L’avantage d’une information l’avant-veille des vacances, c’est que ça limite la capacité à protester, les vacances feront digérer la nouvelle, ni vu ni connu. La facture annuelle pour une famille “moyenne” de deux enfants (modèle standard de Chabeuil) augmente donc de 100€ par an.
Le maire se vante que les impôts n’augmentent pas, mais oublie de dire que la redevance pour la prestation des services publics, si ! On joue sur les mots !
En raison de l’inflation qui pèse plus fortement sur les familles, au conseil municipal, l’ensemble de l’opposition municipale avait demandé le gel des tarifs de la cantine. Notre représentante avait, seule, voté contre ce budget.
La question du financement de la cantine scolaire entre le recours à l’impôt et la facturation aux familles se pose. En n'augmentant pas les impôts et en choisissant d’augmenter la facturation, le maire a choisi de faire porter le coût sur les familles. Or c’est une question qui aurait dû être débattue publiquement, a minima au conseil municipal.
Mais le maire a décidé seul, la veille des vacances. Il argumente “les tarifs n’ont pas augmenté depuis 2017”. Certes. Mais la taxe foncière n’a pas augmenté depuis…2015 ! Faudrait-il l’augmenter selon le même raisonnement?
Au printemps, dès l’annonce de cette augmentation nous diffusions un tract aux familles devant les écoles pour les informer. Nous y croisâmes l’adjointe aux affaires scolaires, pas trop contente évidemment, qui nous affirmait une étude sur la création d’un nouveau tarif : “repas à 1€” Il a dû rester à l’étude, il n’apparaît absolument pas dans la nouvelle grille tarifaire.
L’Echo-citoyen soutiendra les actions que les associations de parents d’élèves jugeront utiles pour dénoncer et s’opposer à cette augmentation.
2-La peau de chagrin du périscolaire
L’inscription au périscolaire a donné lieu à de grandes déceptions. Peu de demandes ont pu être acceptées, avec le principe du “premier arrivé, premier servi”. Ainsi, les places en périscolaires sont limitées à 24 places chez les tout petits. Très largement insuffisant, au regard du nombre d’enfants inscrits à l’école maternelle.
La mairie invoque l’agrément PMI qui contraindrait la commune à cette portion congrue or il est possible d’agréer des locaux scolaires, comme cela se fait à Parlanges depuis de très nombreuses années. Il suffit d’en avoir la volonté politique pour trouver des solutions simples, évidemment, avec des priorisations budgétaires différentes. Mauvaise anticipation, mauvaise gestion municipale.
3-Anticipation de la croissance de la commune:
La commune est supposée accueillir 500 nouveaux habitants dans les 5 années à venir. Mais comment va t-on faire pour accueillir les enfants alors que les capacités sont déjà insuffisantes?
En outre, la commune a prévu de se débarrasser de ce sujet en le confiant au secteur privé, en délégation de service public. On a déjà décrit les gros inconvénients de la délégation de service public (voir ce qui se passe avec la piscine diabolo actuellement), à cause du risque de dérive tarifaire pour les ménages (d'autant que la mairie affiche une singulière méconnaissance du système de tarification).
La mairie choisit de faire payer les familles pour la cantine, elle va faire de même pour le périscolaire.
A l’Echo-citoyen nous sommes au contraire pour un renforcement des services publics par des agents publics formés et en nombre suffisant.
Le maire donne régulièrement des leçons aux parents sur le rôle de l'éducation. Il pourrait au moins les soutenir dans leur rôle. Ça n'est guère le cas. Plus que jamais, il faut investir sur l’éducation, à Chabeuil, et réorienter le budget vers un équilibre plus cohérent entre la sécurité et l’éducation, proposer une véritable politique sociale et réhabiliter les services publics