Point sur l'état des écoles à Chabeuil, investir pour l’avenir
Face à la vague de chaleur arrivée dès le mois de mai se pose la question des installations scolaires de la commune et des conditions de travail des élèves et du personnel éducatif.
Dans les écoles du centre-ville
Si l’école primaire a fait l’objet d’une reconstruction en 2018, l’école maternelle Françoise Dolto est un bâtiment mal isolé, la température pouvant y atteindre 32 °C durant les périodes les plus chaudes. Le bâtiment principal est complété par 3 algécos «provisoires» qui sont dotés d’une climatisation. Toutefois cette dernière s’avère bruyante de sorte que les enseignants l’utilisent avant l’arrivée des élèves pour rafraîchir le préfabriqué puis l’éteignent, solution pas toujours suffisante en cas de forte chaleur.
A l’école de Parlanges
A Parlanges, le bâtiment principal est complété par un préfabriqué «provisoire», installé en urgence pendant les vacances de la Toussaint 2016. Un autre sera installé à la rentrée en raison de l’ouverture d’une classe qui aurait pu être mieux anticipée dès 2020.L’algéco de 2016 est déjà équipé d’une climatisation. Les bâtiments «en dur», mal isolés devraient être équipés d’une climatisation à la rentrée. Enfin, compte tenu de la forte augmentation des effectifs de l’école, un projet de restructuration de l’école est annoncé pour 2025 car l’école est passée de 80 élèves en 2005 à 160 élèves en 2022. Enfin, pour rafraîchir la cour, très exposée, des «toiles» devraient être déployées sur la cour.
Concernant le projet de restructuration de l’école de Parlanges : il est nécessaire d’anticiper à la fois l’évolution démographique et le réchauffement climatique. Les investissements doivent être pensés dans un temps long afin de ne pas avoir à reprendre les installations dans une décennie. De même, un projet de restructuration de l’école Dolto est également à anticiper, mais pas encore annoncé. Les algécos, solution censée être provisoire, ont plus d’une décennie. La crise du Covid a rappelé la nécessité de la bonne ventilation des locaux, principe qui était pourtant au cœur de l’aménagement scolaire des écoles du XIXe siècle.
-Concrètement, les extensions mal isolées doivent faire l’objet d’une meilleure isolation pour éviter l’usage des climatisations, coûteuses pour la collectivité, compte tenu de l’explosion des tarifs d’électricité. Par ailleurs la climatisation ne constitue pas une solution pérenne puisqu’elle aggrave le réchauffement climatique.
-Les bâtiments scolaires de Chabeuil ont bien souvent, ces 50 dernières années, été sous dimensionnés. A titre d’exemple, le collège de Chabeuil inauguré en 1962, qui était initialement à charge de la mairie, s’est avéré insuffisant une décennie plus tard, mais il fallut attendre que 18 préfabriqués soient installés dans la cour de récréation avant d’obtenir une construction nouvelle. Le même problème se rencontre sur les écoles Dolto et de Parlanges, où des algécos «provisoires» s’installent dans la durée.
-Enfin, à l’heure du réchauffement climatique, l’installation d’un bâtiment éco-responsable paraît être une évidence. Un tel projet pourrait être accompagné en parallèle d’une végétalisation de la cour de récréation, ce qui permettrait d’éviter de déployer des «toiles» coûteuses et moins efficaces que l’ombre naturelle des arbres. Cette végétalisation doit faire partie des réflexions sur le projet global, et ne pas être décalée dans un projet ultérieur.
Les bâtiments scolaires construits dans l’après-guerre et les algécos, énergivores l’hiver, le sont également de plus en plus l’été. Selon le ministère de l’Éducation nationale, les bâtiments scolaires représentent à eux seuls 30% de la consommation d’énergie des bâtiments communaux. Ainsi des projets de restructuration bien pensés peuvent permettre de faire des économies d’énergie considérables.
À cet argument financier s'ajoutent d’autres retombées à moyen et à long terme. La qualité des installations scolaires est un critère déterminant pour de nouvelles familles qui souhaiteraient s’installer dans la région mais aussi pour améliorer les conditions d’enseignement pour les jeunes Chabeuillois.
De manière générale, l’urbanisation de Chabeuil doit être pensée dans le temps afin de proposer un rajeunissement de la population plus stable dans le temps, et éviter les effets «d’à-coups» dans le nombre d’enfants scolarisés.
En effet, la création de lotissements a tendance à amener des jeunes enfants par vagues, ce qui ne permet pas aux écoles de s’adapter durablement. Au contraire, développer les logements sociaux permet un meilleur lissage dans le temps des effectifs scolaires.
Les finances de la commune et les conditions d’enseignement sont les victimes collatérales d’une politique d’urbanisation mal anticipée.
Photo école de Parlanges : la zone d'herbe synthétique et le bloc multicoloré qui enserre l'arbre.