Commémoration du 19 mars 1962, cessez-le feu en Algérie
19 mars 2025
En présence de Laurent Samann et d'autres membres de notre liste.
Le 19 mars a lieu la journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. C'est le jour anniversaire du cessez-le-feu en Algérie.
Pour certains, le 19 mars 1962 peut évoquer la joie du rapatriement des appelés français dans leur famille et l'affirmation progressive de la souveraineté algérienne, pour les rapatriés européens, il marque l'amorce tragique du déracinement, pour les harkis, le début des massacres.
Rapide retour aux 19e et 20e siècles pour comprendre les liens entre France et Algérie :
En 1830, les troupes françaises s'emparent d'Alger et de sa région. La conquête se fait très progressivement, par la violence, jusqu'à l'intégration des territoires du Sud en 1882.
Les gouvernements successifs exploitent les ressources du pays, ouvrent les terres algériennes à la colonisation des Européens et établissent une société inégalitaire dans laquelle les Algériens ne sont pas des citoyens à part entière mais de simples sujets soumis à l'empire colonial français.
Après des révoltes régulières et une guerre d'indépendance particulièrement violente, l'Algérie acquiert son indépendance le 5 juillet 1962. 63 ans après, les blessures restent vives parmi les acteurs de ce conflit et leurs descendants : soldats de métier, officiers, appelés, pieds noirs, harkis, immigrés algériens, militants anti coloniaux, « porteurs de valises », anciens partisans de l'Algérie française, Juifs d'Algérie.
L’Écho-citoyen s'associe pleinement aux commémorations qui ont lieu aujourd'hui partout en France. Au-delà du souvenir, nous pensons qu'il est plus que jamais nécessaire de poursuivre le travail de compréhension de l'ENSEMBLE des événements douloureux de cette période de l'histoire de France. C'est bien par l'Histoire que nous dépasserons les clivages des mémoires antagonistes du conflit et que nous garantirons ainsi les possibilités d'un meilleur « vivre ensemble » pour les générations françaises futures.
Des initiatives en ce sens existent déjà et nous soutenons notamment l'ouverture des archives de part et d'autres de la Méditerranée et la poursuite du dialogue universitaire et politique franco-algérien.
Nous espérons par ailleurs que se mettra en place un récolement systématique des témoignages des derniers acteurs civils et militaires de la guerre et que les commémorations autour du conflit s’étofferont avec les années ; à celle du 19 mars 1962 pourraient s'ajouter des hommages aux « disparus » des deux camps, aux supplétifs de l'armée française, aux travailleurs algériens réprimés en 1961, etc.
Avec aujourd'hui près de 7 millions de Français concernés directement ou indirectement par la guerre d'Algérie, nous affirmons qu'il est fondamental de mieux comprendre cette période tragique afin d'en apaiser les tensions et de poursuivre la construction de notre nation.