Bilan de l’été 2022
Le bilan de l’été, c’est cette sécheresse exceptionnelle qui a tout envahi, y compris les conversations. Inquiétude, bien sûr, devant toutes les répercussions, alimentaires, énergétiques, écologiques, économiques et sociales.
La Drôme est particulièrement touchée, plusieurs bassins sont classés en «crise». La plaine de Valence est concernée, pour les eaux superficielles comme pour les eaux souterraines.
Le syndicat des eaux a régulièrement appelé à la vigilance sur l’utilisation de l’eau potable. Plusieurs captages alimentent Chabeuil, le principal se situe à Peyrus (eaux superficielles). Il est soutenu par d’autres alimentations en eau profonde, lors des périodes d’étiage en été. (L’étiage est le débit minimal d'un cours d'eau.)
Cette année, l’étiage est particulièrement sévère.
De même, les rivières connaissent des assecs exceptionnels avec une mortalité piscicole importante.
Et pourtant, à l'Écho Citoyen, nous faisons partie de ceux qui pensent possible d’agir pour contenir les effets et pour mieux adapter nos territoires. La question du stockage revient régulièrement dans les débats. L’eau peut se stocker naturellement de différentes manières :
1- La neige, dont la fonte génère un écoulement longtemps après sa chute, permet de soutenir les débits estivaux du Rhône. Malheureusement, le manteau neigeux est menacé par le changement climatique.
2- Le sol, réservoir d’eau naturel important par sa surface, est la première source d’eau pour la végétation. Cependant, sa capacité de stockage s’est amoindrie (artificialisation, érosions, réduction de la matière organique). Or, les zones humides constituent des zones naturelles de stockage de l’eau, elles sont pourtant très menacées. Le dispositif «Natura 2000» sert à les protéger, en associant notamment les agriculteurs. De plus, les terres agricoles préservées ont une meilleure capacité à stocker durablement l’eau. Malheureusement le modèle dominant reste toujours l’agriculture intensive.
3- Les nappes souterraines, qui peuvent stocker des volumes d’eau très importants, et contribuent à alimenter en eau les rivières.
4- Les lacs naturels.
Protéger la ressource en eau nécessite des actions aux niveaux national, régional, départemental mais aussi à l’échelle de chaque commune. Comment faire ?
Il nous faudra de toute façon limiter notre consommation en eau : agriculture, industrie, collectivités, particuliers. Il faudra toujours satisfaire les besoins en eau potable, abreuver les animaux et irriguer. Mais certaines cultures trop gourmandes en eau devront être remplacées par d’autres. Végétaliser les villes nécessite aussi d’arroser les plantations de jeunes arbres.
Il faut repenser notre gestion locale de l’eau. On parle aujourd’hui de «bassines» ou «retenues d’eau» notamment pour l’agriculture. Nous reviendrons sur ce sujet controversé dans une autre publication. Aujourd’hui, il faut d’abord penser à préserver nos stockages naturels.
Les réservoirs les plus efficaces sont les nappes souterraines. La priorité est donc de les préserver en régulant plus fortement les prélèvements et en améliorant leur recharge en eau. C’est le rôle de l’Etat.
Il faut également protéger le réservoir naturel des sols. Ça passe par la désimperméabilisation, l’évolution des pratiques agricoles et la protection des zones humides, afin de permettre une meilleure infiltration des eaux dans les sols. Le rôle des communes est essentiel, beaucoup se sont déjà lancées dans ce vaste programme.
Où en est-on à Chabeuil ? Pas grand-chose n’a été fait malgré nos nombreuses propositions constructives :
- Végétaliser davantage, dégoudronner certaines zones pour permettre aux eaux de rejoindre les sols (cours d’école, places, trottoirs). Ces programmes sont financés à 80% par l’agence de l’eau !
- Mettre en place des mini réservoirs d’eau de type «oyas» pour soutenir les jeunes plantations et récupérer les eaux pluviales des toits des bâtiments publics.
- Systématiser les réducteurs de pression sur tous les robinets.
- Recenser et protéger nos zones humides naturelles, pour permettre la recharge des sols en eau.
Mais à Chabeuil, on préfère refaire des routes ou l’éclairage du stade de foot.
Le seul point positif est l’extinction nocturne de l’éclairage public qui permet de faire des économies, de protéger la faune nocturne et le sommeil des riverains.
Le deuxième sujet d’inquiétude pour la rentrée est la forte inflation qui touche les ménages et les collectivités, en particulier sur l’énergie et l’alimentation.
A Chabeuil, nous avons pu obtenir que le prix de la cantine ne soit pas augmenté. En revanche, le coût de l’aide aux devoirs est inaccessible pour les ménages à faibles moyens.
Et surtout, à Chabeuil, le choix de l’été a été de refaire un logo. Qu’il soit beau ou «dynamique», ça n’est pas le sujet. Est-il bien raisonnable de payer une agence et refaire tous les supports (enveloppes, papier à en-tête, logo véhicules, divers panneaux), pour l’égo d’un maire ? Alors que trois mois plus tôt, en conseil municipal, on nous explique que les temps sont durs et qu’il faut équilibrer le budget ?
Pour finir, revenons sur la composition des comités consultatifs. Le maire a délibérément écarté la présence de l’opposition, au point de permettre la présence d’une même personne dans plusieurs comités ou la participation d’un non chabeuillois ! Alors que la liste élue a seulement recueilli une majorité relative.
Le Maire s’installe ainsi dans une forme d’autoritarisme et se coupe d’une partie de la population, celle qui a largement voté contre le candidat «LR» aux législatives. Malgré la modernité revendiquée par le Maire, c’est plutôt une politique du passé qui est menée à Chabeuil. Cela ne répond pas aux enjeux d’un avenir très préoccupant.