Il ne pleut pas assez !
Lors du conseil municipal, le maire a tenté d’escamoter le débat sur l’eau, en faisant approuver 4 rapports de l’agglo en une seule délibération…
Le chemin des possibles a exigé un débat sur chacun de ces rapports. Trois portaient sur l’eau, l’eau potable, l’assainissement, l’irrigation.
Que dire de ces rapports ?
1-L’eau potable
Sur l’eau potable, on constate que le prix de l’eau à Chabeuil est de 1.81€/m3, supérieur à la moyenne de l’agglo (1.68€/m3). On apprend aussi le lancement d’un schéma directeur au niveau de l’agglo pour faire face «aux problématiques de ressource en eau en terme quantitatif, qualitatif et de répartition, les problématiques d’infrastructure des réseaux dont les coûts d’investissement, de fonctionnement et d’entretien ont des conséquences lourdes».
On s’en souvient, 2022 fut marquée par une sécheresse historique, mais probablement pas la dernière dans le contexte du réchauffement climatique. A ce jour, les eaux « superficielles » (les rivières) ont rejoint un niveau quasi normal, mais les eaux souterraines (les nappes) sont encore faiblement rechargées.
Chabeuil est alimentée en eau potable de deux manières :
-L’eau superficielle mais de très bonne qualité que donne la source des Tuffs à Peyrus. Issue du Vercors, cette ressource est généralement plus productive en hiver et au printemps et moins productive en période d’étiage, de juin à septembre.
-L’eau pompée à grande profondeur dans la nappe de la Molasse Miocène majoritairement l’été pour compléter l’apport moindre de la source des Tuffs.
L’été dernier, des faiblesses sont apparues, notamment sur le captage de Peyrus. Des besoins d’interconnexion apparaissent, notamment avec la nappe du Rhône. Or, celle-ci, longtemps réputée « inépuisable » commence à connaître quelques tensions. La nappe du Rhône est en effet alimentée par la fonte des neiges, qui se fait de plus en plus rare.
Des réductions de consommation ont donc été imposées aux chabeuillois, avec de nombreux messages d’alertes.
Dans ces conditions, poursuivre l’urbanisation avec l’arrivée prochaine de 500 habitants est complètement déraisonnable. En effet la tension sur le partage de l’eau et sur l’eau potable risque de s’aggraver.
2-L’assainissement
Sur l’assainissement, les travaux vont s’engager dans le centre de Chabeuil pour enfin séparer les réseaux d’eau pluviales des eaux usées. Il est regrettable que l'agglo ait tant retardé ce gros chantier.
Ces deux premiers rapports sont peu complets, si le bilan est intéressant, en revanche, les perspectives sont peu éclairantes.
3-L’irrigation
Dans ce rapport un peu plus complet, on apprend ainsi que le projet de réseau d’irrigation sous pression de Chateaudouble et Peyrus par un prélèvement sur la Lierne est abandonné car trop coûteux pour un remplissage insuffisant en période d’étiage. Cela confirme la situation très tendue des cours d'eau en Drôme.
Il devient plus que nécessaire d’améliorer l’infiltration des eaux dans les nappes pour soutenir la recharge en eau. Les petits projets en cours de la mairie sont très insuffisants pour faire face aux besoins dans un contexte où les pluies sont très nettement insuffisantes!
Notre proposition :
L’Etat lance un fond vert pour aider au financement de la désimperméabilisation des sols : nous en profiterions ainsi pour désimperméabiliser les parkings, places, cours d’écoles, tours des arbres plus significativement.
Par ailleurs, nous pourrions poursuivre les économies d’eau dans les bâtiments public avec des réductions de pression dans les bâtiments publics et développer la récupération des eaux pluviales pour l’arrosage des jardins et des arbres.
En lien avec l’agglo, nous pourrions poursuivre des projets de réutilisation des eaux.