Les mares de Bachassier, une zone humide prioritaire, pour quoi faire ?
1er décembre 2024
Les mares de Bachassier sont classées en espace naturel sensible depuis 2011 par le département, elles deviennent une "zone humide prioritaire".
Un inventaire départemental a ainsi recensé 284 zones humides sur l’Agglo (4700 hectares). Un plan de gestion stratégique piloté par l’agglo permet de prioriser les actions pour leur protection et leur restauration.
Ce plan prévoit de réhydrater les sols, de sauvegarder la biodiversité, de préserver la ressource en eau en quantité et en qualité, de réduire le risque d’inondation. Il est primordial d’augmenter la capacité d’infiltration naturelle des sols, de ralentir les cours d’eau pour recharger les nappes et conserver l’eau. Les enjeux sont importants face au réchauffement climatique, communes, propriétaires, agriculteurs, habitants nous sommes tous concernés .
Baptiste Morizot dans son dernier livre « rendre l’eau à la terre » défend les techniques low-tech de régénération de nos rivières. L’expérience est menée localement sur la Véore et nous en voyons déjà les effets bénéfiques.
Depuis la création du site de Bachassier, 111 espèces ont été identifiées par la LPO parmi elles des odonates, lépidoptères, chiroptères, amphibiens, reptiles, le castor et la loutre.
On peut en tirer quelques conclusions de ces protections :
1- Les revendications des associations environnementales, considérées comme “militantes” voire “illuminées” il y a 10 ans encore, deviennent une évidence aujourd’hui.
On serait ainsi bien inspiré d’analyser les revendications actuelles avec un oeil plus ouvert, au lieu de les rejeter dans une logique “écolo bashing” très à la mode...avant de se rendre compte dans 10 ans qu’elles étaient juste en avance… Ainsi, la limitation de l’urbanisation, le renforcement des transports en commun, la gestion des déchets, la limitation des pesticides devraient être des objectifs de “bon sens”.
2- Ces objectifs ne peuvent pas être gérés à l’échelle de la commune, cela demande une stratégie à long terme et des investissements dont les communes ne disposent pas. Le transfert de ces politiques au niveau intercommunal est cohérent.
3- Et pourtant, tout cela ne peut se faire qu’avec les citoyens, les collectivités, les agriculteurs, les entreprises, afin que l’atteinte des objectifs ne se fasse pas au détriment des uns ou des autres.
Ainsi, s’agissant de la réduction des pesticides pour améliorer la qualité de l’eau, un véritable soutien des agriculteurs est nécessaire, notamment au travers d’une “rémunération des services environnementaux”.
De manière générale, pour éviter une écologie ressentie comme “punitive”, la participation est essentielle, pour préserver collectivement notre environnement, notre santé, mais aussi notre économie et pour s’adapter au changement climatique.