L'énergie et la végétalisation à Chabeuil
Le maire A. Pano, au dernier CM, s’est fendu d’une longue diatribe contre les gouvernements précédents accusés d'avoir provoqué la crise de l'énergie actuelle en ayant fermé la centrale de Fessenheim. C’est une façon commode pour le maire de se décharger de sa responsabilité et d’excuser son inaction.
Aujourd’hui, le problème n’est pas celui de la centrale de Fessenheim (la moitié des centrales sont en maintenance pour cause de vieillissement du parc) mais des choix opérés depuis 20 ans.
L’appauvrissement progressif de la puissance publique et de ses capacités financières limitent les possibilités d’investissement dans l’énergie (quel que soit le type d’énergie retenu). Cet hiver la sobriété énergétique débarque de façon peu anticipée, sous forme de délestages électriques.
Les collectivités, à tous niveaux, auraient dû investir dans la réduction de la consommation énergétique depuis de nombreuses années. Dans ce contexte, la décision d’installer la climatisation à la Farandole est totalement anachronique.
En attendant, l’inversion de la bétonisation n’est pas à l’ordre du jour à Chabeuil.
A Chabeuil la réunion “végétalisons la ville” du 25 novembre (une vingtaine de présents) organisée par la mairie a surtout porté sur la végétalisation volontaire des habitants appelés à proposer des plantations peu gourmandes en eau en ville, dans les quartiers et hameaux. Les habitants volontaires obtiendront un passeport « jardiner en ville » après différentes étapes en lien avec les services qui fourniront le matériel.
C’est une action qui se pratique ici ou là depuis longtemps : embellir, rafraîchir, favoriser la petite faune, créer du lien . Les moyens nécessaires pour les services techniques déjà débordés n'ont cependant pas été évoqués.
En outre, inciter les habitants à investir dans la végétalisation du domaine public sans la mise en place concomitante d'un procédé de récupération d'eau de pluie ne paraît pas être d'une grande sagacité compte tenu des problèmes à venir en matière de gestion de la ressource en eau. Il n’est pas certain que les arrêtés du préfet prévoient des dérogations pour ce type d'usage de l’eau en cas de sécheresse.
Et surtout, la question du réchauffement climatique et des mesures locales pour le contenir et le rendre vivable n’ont pas du tout été abordées à la hauteur des enjeux et de l’habitabilité future de notre ville
Lors de cette réunion, le maire a précisé « qu’il ne lisait pas dans une boule de cristal » en ce qui concerne le dérèglement climatique, ce qui laisse planer un doute gênant sur ses convictions en la matière !? On ne demande pas à un maire de se transformer en « voyant » mais bien de faire preuve de prévoyance, malheureusement on est loin du compte avec ces permis de jardiner, certes sympathiques, mais qui ne prennent pas la mesure du problème.
Les places Fourouze et Mazet seront prioritaires après les travaux d’assainissement, mais on ne sait pas encore très bien pour y faire quoi. Une consultation des habitants serait bienvenue, ne se limitant pas à présenter les travaux déjà décidés.
Il est prévu que l’avenue de Valence soit arborée avec des arbres de haute futaie, bonne idée, mais la mairie s’est donnée l’objectif de planter 100 arbres/an alors que seulement 70 ont été plantés en 2022. L’espèce identifiée pour l’avenue de Valence est le micocoulier, déjà utilisé sur le parking Lidl. Or, il est habituellement recommandé de varier les espèces pour favoriser la biodiversité et éviter les maladies. Les recommandations sont habituellement de mélanger au moins trois espèces.
Enfin, la question du dé-bétonnage des cours d'écoles et leur végétalisation a été peu abordée, celle de Parlanges est prévue, c'est en réflexion pour les autres écoles. Rien sur une désimperméabilisation plus ambitieuse des sols, seule à même de ramener de la fraîcheur, favoriser l’infiltration des eaux et recharger nos nappes dans un état lamentable.
Pourtant, l'Etat met en place un « fonds vert », qui permettra aux agences de l’eau de de financer des projets de végétalisation, beaucoup de communes sont déjà en train d’y travailler.
Sauf à Chabeuil manifestement.