Une éolienne à Chabeuil?
Les énergies renouvelables sont en plein développement actuellement, pour répondre à la demande d’énergie. Faisons le point sur ce sujet souvent polémique.
L’objectif n’est pas de faire le procès de ce qu’il aurait fallu faire ou ne pas faire ces 15 dernières années.
L’année 2022 a montré les limites de la France dans son autonomie énergétique, la loi NOME de 2010 sous le mandat Sarkozy en porte une responsabilité importante en ayant limité la capacité d’EDF à investir largement et en libéralisant largement le marché de l’énergie.
Aujourd’hui, partout dans le monde, la course aux énergies renouvelables (ENR) est lancée: éoliennes, photovoltaïque au sol ou en toiture, hydroélectricité, bois, méthanisation,...
Il n’y a pas une seule solution, mais des solutions qui constituent le “mix énergétique”. Ainsi, les avantages de certaines énergies compensent les inconvénients des autres, l’ensemble ayant vocation à satisfaire les besoins.
Mais les projets ne vont pas assez vite, pour toutes sortes de raisons :
-difficile de trouver les endroits où développer les projets. De nombreuses procédures d’urbanisme et d’environnement sont nécessaires
-les riverains ne sont pas toujours d’accord
-et la méfiance est importante vis-à-vis de ces productions qui génèrent de la rentabilité essentiellement privée.
La loi pour l’accélération de la production des énergies renouvelables du 10 mars 2023 tente de favoriser les projets d’ENR.
Ainsi les communes doivent proposer des zones présentant la possibilité d’accueillir des énergies renouvelables.
Ces zones doivent :
-être concertées avec le public
-puis délibérées en conseil municipal
-un débat doit également avoir lieu à l’agglo
-des comités régionaux de l’énergie vérifient la cohérence avec les objectifs de production
-Puis les zones d’accélération seront approuvées.
L’approbation des zones permettra d’identifier des secteurs qui soient à la fois attractifs pour les développeurs et acceptables pour les habitants. Des avantages financiers seront mis en place pour les porteurs de projet s’implantant sur ces zones. Cela permettra aux zones d’accélération d’être attractives économiquement.
L’objectif n’est pas l’autonomie énergétique de chaque commune mais de permettre à chaque territoire de contribuer à l’effort régional. Une fois la confirmation que les zones sont suffisantes pour atteindre les objectifs régionaux, les communes de la région concernée pourront bénéficier de certains avantages.
A compter du 1er juillet 2023, et jusqu’à la fin de l’année 2023, les élus locaux sont invités à proposer leurs zones d’accélération. Une prolongation est néanmoins possible. On approche donc de la fin du délai.
Chabeuil n’est guère concernée que par le photovoltaïque. L’éolien est impossible compte tenu de la proximité de l’aéroport (malgré le titre de cet article ), l’hydroélectricité n’est pas adaptée et il existe déjà un méthaniseur à quelques kilomètres.
Au conseil municipal du 28 septembre, notre élue a demandé au maire comment il souhaitait procéder, notamment pour la concertation obligatoire du public.
Mais pour le moment, on reste en attente des réponses sur les deux questions suivantes :
-commencer à identifier des zones
-réfléchir à la concertation du public (site internet? réunion publique? Chabeuil actu?)
On pourrait même imaginer aller plus loin. De nombreux territoires développent des sociétés publiques locales qui portent les projets d’ENR. Les profits liés à la vente de l’énergie reviennent ainsi au territoire et à ses habitants. De la même manière, des centrales villageoises sont développées dans de nombreuses communes. C’est une société qui finance et exploite des projets énergétiques à un niveau local. Elle est pilotée principalement pilotée par les citoyens, et ses capitaux sont apportés par la population et des acteurs publics.
A l’Echocitoyen, nous souhaitons que ces projets citoyens soient développés, au bénéfice des habitants et pour contribuer à la production d’ENR, sans que le profit ne soit empoché par quelques grands groupes privés. Sans oublier de poursuivre nos économies d’énergie, c’est encore le meilleur moyen de ne pas avoir à en produire.