Le PLU de Chabeuil, une gestion à l’ancienne…
Le 8 septembre 2024
Le PLU de Chabeuil est relancé depuis 2017. Il faut normalement 3 à 4 ans pour faire un PLU, on en est presque à 7 ans, et il n’est pas terminé. C'est-à-dire l’incapacité et le manque de volonté politique de la commune à traiter ce sujet.
Il faut dire que la commune a connu deux changements de maire depuis, chacun voulant revenir sur les réalisations de son prédécesseur. Si Mme Vidana avait mis l’accent sur la participation citoyenne, le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’est pas la priorité de M. Pano…une présentation vite fait un mardi matin au marché, pour ceux qui peuvent s’ y rendre, un petit tour et puis s’en va.
Au fait, qu’est ce qu’un PLU?
C’est le Plan Local d’Urbanisme, qui définit les droits à construire sur le territoire de la commune : où construire et qu’y construire.
Après une logique de forte expansion des communes pendant 50 ans, souvent sur les terres agricoles, tout le monde a fini par prendre conscience qu’il n’était pas possible de continuer ainsi, “la surface d’un département consommé tous les 7 ans”. Les agriculteurs ont largement contribué à tirer la sonnette d’alarme, pour une fois en phase avec les écologistes qui faisaient le même constat.
La loi climat et résilience de 2021 impose ainsi de diviser par 2 la “consommation” des terres urbanisées. Ainsi, on prend la surface urbanisée entre 2011 et 2020, on divise par deux et on obtient le droit à “urbaniser” pour 2021-2030. Après 2030, chaque mètre carré urbanisé devra être entièrement compensé par un mètre carré récupéré pour la nature ou l’agriculture.
Ça s'appelle le “ZAN” zéro artificialisation nette” des sols, néologisme barbare qui résume le paragraphe ci-dessus.
Dans la pratique, des maires ont compris qu’il fallait urbaniser différemment et surtout rénover.
D’autres ont du mal à comprendre, et continuent sur le modèle passéiste, alors que la tendance démographique montre que la population française commence à se tasser et à vieillir. C’est particulièrement vrai à Chabeuil, la population ne progresse plus et vieillit.
Ainsi on voit la demande augmenter pour des petits appartements en ville, T1 ou T2, soit pour des jeunes qui quittent le foyer familial, soit pour des séniors qui souhaitent trouver un logement plus adapté à leurs besoins (et surtout plus un pavillon de 120m2 avec jardin à entretenir).
Mais à Chabeuil, tout cela est mal compris.
Ainsi, le “plan d’aménagement et développement durable” (document qui fixe les grandes orientations du futur PLU) était présenté au conseil municipal en juin.
Il en ressort :
-un non respect flagrant de la loi : la commune propose une diminution de 37% de la surface à urbaniser de 2024 à 2036 (au lieu de 50% entre 2021 et 2030).
-rien sur le logement social alors que la commune est mise en demeure de respecter la loi SRU, avec une très forte amende.
-des orientations minimalistes sur la rénovation du centre ancien, en particulier sur la résorption du logement vacant qui atteint 8%.
-rien sur l’amélioration des mobilités, les problèmes de stationnement s’aggravent, la circulation en vélo ou à pied reste très problématique. Le document va jusqu’à évoquer le “maintien” des dessertes actuelles de transport en commun, alors que certaines dessertes ont disparu avec la rentrée!
-la dimension environnementale est décrite, sans que ça se traduise par des objectifs cohérents.
-le développement des énergies renouvelables n’est pas encouragé à la hauteur des besoins pour lutter contre le réchauffement climatique.
Quelles conclusions en tirer?
Le maire a-t-il une vision de l’aménagement du territoire? Il laisse plutôt penser à un mode de fonctionnement à l’ancienne, sans voir les évolutions démographiques et sociétales. Il ne comprend pas les enjeux de mobilités.
En fait, ce “plan” est un copié-collé du document d’un bureau d’étude, qui réécrit la même chose partout, on retrouve même la mention “village” au détour d’une page…ça fait belle lurette que Chabeuil est sortie de la classification village à l’INSEE!
Ce plan d’aménagement et développement durable était l’occasion de relancer le futur PLU sur de bonnes bases, ambitieuses, modernes et adaptées.
Raté!