Conseil municipal de Chabeuil, indigences ou turpitudes ?
Qu’il fut faible ce conseil municipal du 15 décembre !
Le maire était visiblement pressé, quitte à regrouper quatre rapports en un seul vote ou à sauter quelques délibérations dans l’ordre du jour. S’il ennuie en conseil municipal, n’est-ce pas le signe d’une profonde incompréhension du rôle de maire ? Le conseil municipal, chambre d'enregistrement des décisions du maire, est surtout l’occasion d’expliquer aux chabeuillois le sens des délibérations.
Quatre rapports, donc, furent présentés, sans aucune explication du maire. Il aura fallu que le «chemin des possibles» apporte les explications des conséquences pour les chabeuillois, en ce qui concerne l’eau potable, l’assainissement, le ramassage des déchets ou l’irrigation agricole. Amusant de voir les conseillers attentifs aux explications données par…l’opposition!
Ce ne sont pourtant pas des petits sujets, même plutôt des sujets essentiels qui inquiètent beaucoup de chabeuillois.
Le pire n’est pas de les passer sous silence, mais de proférer des inexactitudes à leur sujet.
Moment choisi dans les interventions du maire : «Le niveau des eaux est revenu à sa normale».
Absolument pas ! Si les eaux de surfaces (les rivières) sont revenues à la normale avec les dernières pluies, les eaux souterraines (les nappes) se portent mal, et de plus en plus mal. Une étude récente vient souligner le fait que l’Europe de l’Ouest se dessèche plus rapidement que prévu (voir le lien ci-dessous).
De nombreuses inexactitudes et omissions ont jalonné la séance, en particulier sur la tarification des services périscolaires délégués au privé, de sacrées confusions, c'est inquiétant!
De même, un grand nombre de décisions présentaient des explications minimalistes. Après tout, le chabeuillois n’a pas besoin d’en savoir trop. C’est le «chemin des possibles» qui a apporté les explications nécessaires pour comprendre les propres décisions du maire, un comble !
Le conseil municipal s’est poursuivi sur une allusion assez amusante de l’adjoint à l’urbanisme sur les «turpitudes locales» qui auraient ralenti le projet Boudillon. Interrogé sur la nature de ces turpitudes, le maire, déstabilisé, a botté en touche, il n’y a pas besoin d’en savoir plus !
Le maire a dû se sentir gêné aux entournures par cette affirmation imprévue de son adjoint. Il faut dire qu’il était lui-même membre de la précédente majorité et qu’il a voté absolument toutes les délibérations de la précédente maire.
Puis, en réponse à une question du groupe "la force de l’expérience" (ex Pertusa, devenu l’annexe de la majorité, au grand dam de ses derniers soutiens) sur le bilan du mandat, le maire s’est fendu d’une longue déclaration aux accents policiers. "Nous allons remettre de l’ordre dans l’urbanisme et le trop grand nombre de constructions illégales". Vingt ou trente constructions sont apparemment concernées, avec des repiquages électriques illégaux.
Si le sujet sous-entendu est celui des gens du voyage qui se sont étendus en toute illégalité depuis de longues années au bout de l’aéroport, il faudra aussi se pencher sur l’inaction de la mairie pour proposer des solutions légales d’installation. Pas sûr que le problème se règle aussi vite...
Le maire s’est ensuite lâché sur l’intérêt général qui, selon lui, guiderait ses actions, au lieu de soutenir des «niches». On ne sait pas très bien à quoi il faisait allusion, mais le ton était assez déplaisant et donneur de leçon. Surtout, le problème, c’est qu’il détermine seul ce qu’est l’intérêt général, et c’est largement sujet à discussion. Il ne peut le décréter seul, par définition... à moins qu'il ne considère représenter à lui seul les 5000 électeurs? C'est loin d'être le cas, 3700 n'ont pas voté pour lui.
Nous reviendrons tout le mois de janvier sur les différentes décisions adoptées en conseil municipal et leur écart avec la réalité.
https://www.nationalgeographic.fr/.../crise-de-leau.../amp